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xulux | philo, design & pop-culture philosophie, design, philo, arts, art, arts graphiques, photo, photographie, littérature, réflexion, décryptage, pédagogie, vulgarisation, explication, événementiel, analyse, politique, écologie, magazine, pub, publicité, culture, expositions, graphisme, cinéma, spirituel, spiritualité, fait religieux, tribu, tribus, musique, musical, utopie, notion, humanisme, humaniste, engagement, engagé, rencontre, altérité, ifer, artdifer, e-art, e-artsup, concept, spectacle, paris, pop culture, popculture, pop-culture, pop, tendance, postmoderne, postmodernité, ultra moderne, ultramodernité, blog “ l'être vivant est surtout un lieu de passage, et l'essentiel de la vie tient dans le mouvement qui la transmet. {henri bergson} ” accueil ∫ notre philosophie ∫ agenda ∫ projets ∫ contacts -- jeudi 28 janvier 2016 { par vincent } peter jansen et human motions p eter jansen est un sculpteur hollandais d’une cinquantaine d’année. il a étudié la physique et la philosophie à l’université, cela se voit lorsque l’on s’arrête une seconde sur les thèmes abordés dans human in motion . son travail m’a interpellé, et ce pour plusieurs raisons, mais certainement principalement parce que la réflexion sur le temps qui passe et sur le rapport à la durée me touche beaucoup. plastiquement déjà, les sculptures s’aventurent sur des terres peu explorées puisqu’elles dissèquent le mouvement en cristallisant ensemble passé, présent et avenir d’une évolution spatiale. cela permet de mieux comprendre le mouvement physique mais aussi le rapport espace/temps qui le définit tel que les accélérations ou les ralentissements. au plan anatomique, ces statues montrent aussi les liaisons entre le corps et les membres par les articulations dans la continuité temporelle d’un mouvement. philosophiquement se pose la question de l’ ubiquité , cette faculté à être à plusieurs endroits, au même moment. cela nous amène à nous interroger sur le rapport qu’entretient l’individu au temps et sa perception : la durée. nous reviendrons un peu plus en détail par la suite sur cette notion, en nous appuyant sur henri bergson . pour le moment, il convient de creuser le rapport entre le 2ème et le 7ème art , c’est à dire la sculpture et le cinéma. nous considérons que le cinéma découle de la photographie, position très largement partagée. regardons comment l’un a pu influencer l’autre et l’inspirer en nous appuyant sur le travail de peter jansen. la photographie est un art passionnant, dont l’histoire et l’évolution méritent véritablement d’être approfondies tant son influence a été grande et sa présence récurrente dans divers milieux : cinéma, mode, sculpture, télévision, art graphique, politique, sport et j’en passe… quarante-six année après joseph nicéphore nièpce et sa célèbre photo prise en 1826 : point de vue du gras , eadweard muybridge mit au point la chronophotographie afin de décomposer le mouvement en utilisant 24 appareils photographiques. on pourra également établir un lien avec matrix , et le fameux bullet time , procédé qui utilise lui aussi plusieurs appareils placés en cercle autour de la scène à prendre afin de figer le temps tout en faisant un mouvement de caméra. la similitude entre muybridge et jansen n’a pas besoin d’être d’avantage explicitée, les images parlant d’elles mêmes. après cette toute petite exploration en terrain photographique , je souhaiterais vous emmener vers les terres tout aussi intéressantes et mystérieuses de la philosophie avec un immense penseur du xixème et xxème siècle : henri bergson . bergson a beaucoup travaillé sur le temps et a forgé le concept extrêmement fécond de durée . le français oppose temps scientifique à durée de la conscience . je ne me lancerai pas dans une explication approfondie de sa pensée, n’en ayant d’une part pas les compétences, d’autre part, n’ayant pas envie de faire de xulux un blogcyclopédie. cependant, cette notion mérite d’être explicitée. pour le philosophe, le temps constitue quelque chose de mesurable scientifiquement entre deux bornes : je pars de chez moi à 17h00, j’arrive à 18h00. il s’est écoulé une heure de temps. le temps apparait ainsi comme une variable pouvant pleinement se concevoir rationnellement dans une équation mathématique ou physique comme lors du calcul de la vitesse de chute d’un objet ou l’accélération. la durée est toute différente. elle est une expérience personnelle, individuelle et consciente du temps . elle est le temps, passé au prisme de l’individu. un flux temporel, qui se distend, se dilate, se rétracte et ne se laisse pas appréhender extérieurement. lorsque au cours de notre vie, nous nous plaignons de ne pas avoir suffisamment de temps, qu’il passe trop vite , c’est en fait de durée dont il s’agit. le temps est le même pour tous (encore que, malheureusement, tout le monde n’a pas le même temps imparti ici bas…) d’un point de vu cartésien, froid et extérieur. lorsqu’on l’appréhende par sa raison seule. en revanche, du point de vue des affects , de nos émotions, de nos ressentis, il en est tout autrement. il devient purement relatif . non pas au sens ou einstein l’avait défini c’est à dire une différence observable, mesurable d’ effet d’une même quantité de temps sur un organisme ou un corps céleste , mais dans l’impression, le ressenti, l’expérience que nous en faisons. une double relativité alors ? de l’extérieur du point de vue d’einstein, de l’intérieur du point de vue de bergson. les deux se complètent , les deux s’enrichissent mutuellement comme le font sciences et sciences humaines depuis la nuit des temps. les deux points de vue mériteraient d’être approfondis, alors n’hésitez pas à réagir afin de donner votre expérience et votre conception personnelle du temps. dans les deux cas, le temps est insaisissable et se dérobe constamment sans que jamais nous ne puissions arrêter son flux . il est le courant toujours mouvant qui fait avancer notre barque, inexorablement, sur le fleuve de la vie en direction de l’ embouchure du grand voyage sur l’océan infini . il est la mise en garde contre le sommeil , il nous fait oser, nous pousse au changement, à la prise de risque, au choix. il nous effraie, il efface les peines, met en perspective nos joies, nous crie que demain sera un autre jour, mais que le présent est déjà du passé. il nous rappelle constamment que chaque seconde est une chance , et que pour un même temps, nous pouvons faire de grandes, de petites choses ou ne rien faire . en guise de conclusion, je souhaiterais vous faire partager un poème de charles baudelaire : l’horloge. horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible, dont le doigt nous menace et nous dit: « souviens-toi! les vibrantes douleurs dans ton coeur plein d’effroi se planteront bientôt comme dans une cible; le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse; chaque instant te dévore un morceau du délice a chaque homme accordé pour toute sa saison. trois mille six cents fois par heure, la seconde chuchote: souviens-toi! – rapide, avec sa voix d’insecte, maintenant dit: je suis autrefois, et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde! remember! souviens-toi! prodigue! esto memor! (mon gosier de métal parle toutes les langues.) les minutes, mortel folâtre, sont des gangues qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or! souviens-toi que le temps est un joueur avide qui gagne sans tricher, à tout coup! c’est la loi. le jour décroît; la nuit augmente; souviens-toi! le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide. tantôt sonnera l’heure où le divin hasard, où l’auguste vertu, ton épouse encor vierge, où le repentir même (oh! la dernière auberge!), où tout te dira meurs, vieux lâche! il est trop tard! » pour approfondir, je vous propose : - « avec le temps » de léo ferré - « les vieux » de jacques brel - « symphonie n°101, andante » de joseph haydn - le travail du peintre français d’origine polonaise roman opalka - la mythologie grecque et le dieu chronos - « sein und zei